Alexandre de HUMBOLDT – Alexander von Humboldt (1769-1859, n - Lot 152

Lot 152
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Alexandre de HUMBOLDT – Alexander von Humboldt (1769-1859, n - Lot 152
Alexandre de HUMBOLDT – Alexander von Humboldt (1769-1859, naturaliste, géographe et explorateur allemand) / Lettre autographe signée, 2 p in-8, Berlin, 28 septembre 1858, à Amédée de Jonquières (nom du destinataire écrit d'une autre main) - « Je dois, Monsieur, au bienveillant intérêt que vous portez à mes travaux pour la géographie physique de l’Océan l’aimable envoi du « Moniteur de la Flotte » dont la lecture m’est aussi agréable qu’instructive. En vous offrant ma vive reconnaissance, je saisis l’occasion de vous communiquer une petite notice qui peut-être est digne de fixer votre attention. Après avoir évoqué les glorieux souvenirs de la frégate « La Boudeuse » de Bougainville dans le n° 77 de votre journal, vous restez incertain sur le sort de ce bâtiment depuis 1779. Lorsque dans l’espoir de rejoindre l’Expédition d’Egypte je m’étais rendu en 1798 à Marseille pour m’embarquer sur la frégate suédoise « Le Jaramas » qui devait porter à Alger, le Consul de Suède Mr de Skioldebrand et me faciliter les moyens de parvenir en Egypte avec les pèlerins de La Mecque, expédiés par la voie de Tunis, je fis des excursions de Marseille à Hyères et à Toulon. Dans l’introduction de la « Relation de mon Voyage aux Régions équinoxiales du Nouveau Continent » (édit 8 vd JT, 75) vous trouverez ce qui suit : Nous ne nous sentions pas (Mr Bonpland et moi) le courage de prolonger notre séjour en Provence jusqu’à l’époque où d’après les dernières tristes nouvelles le « Jaramas » devait arriver. Le pays et surtout le climat nous paraissait délicieux, mais l’aspect de la mer nous rappelait sans cesse nos projets manqués. Nous trouvâmes à Toulon, appareillant pour l’Isle de Corse, la frégate « La Boudeuse », qui avait été commandée par Mr de Bougainville dans son voyage autour du Monde. Cet illustre navigateur m’avait honoré d’une bienveillance particulière pendant mon séjour à Paris lorsque je me préparais à suivre l’Expédition du Capitaine Baudin. Je ne saurais dépeindre l’impression que me fit la vue du bâtiment qui avait conduit Commerson dans les iles de la Mer du Sud. Il est des dispositions de l’âme dans lesquelles un sentiment douloureux se mêle à tout ce que nous éprouvons. Nous persistâmes toujours dans l’idée de nous rendre sur les côtes de l’Afrique, nous résolûmes de passer une partie de l’hiver en Espagne, la communication avec l’Afrique ne restant ouverte que par les ports de Carthage et de Cadix, c’est la politique de l’Orient à le permettre. Lorsque ces lignes furent données à l’impression après mon retour de l’Orénoque, la Cordillère et le Mexique, j’avais l’avantage de voir souvent Mr de Bougainville, conservant la plus aimable et la plus spirituelle sérénité de l’âme, aux séances du Bureau des Longitudes auxquelles j’assistais souvent devant d’après l’invitation affectueuse de Mr de Laplace. Le retour de Mr de Bougainville de sa circumnavigation du Globe avait cependant précédé ma naissance de quatre mois ! Veuillez bien excuser, Monsieur, l’incorrection de l’écriture d’un vieillard qui vient d’entrer dans sa 90ème année et agréez l’expression de mes sentiments les plus distingués » [Humboldt avait obtenu du Directoire l'autorisation de se joindre à l'Expédition d'Egypte avec le naturaliste Aimé Bonpland. La frégate suédoise à bord de laquelle il devait s'embarquer n'arrivant pas, les deux jeunes savants, las d'une longue et vaine attente, quittaient Marseille pour se rendre en Espagne où ils passèrent l'hiver 1798-99]
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