ABOLITION DE LA TRAITE DES NOIRS. Abbé GRÉGOIRE Henri (1750 - Lot 465

Lot 465
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ABOLITION DE LA TRAITE DES NOIRS. Abbé GRÉGOIRE Henri (1750 - Lot 465
ABOLITION DE LA TRAITE DES NOIRS. Abbé GRÉGOIRE Henri (1750 – 1831) Prêtre, Philosophe, figure de la Révolution, Député du Loir-et-Cher à la Convention. Défenseur de la cause des Juifs et des Hommes de couleurs - Brouillon de lettre de l’Abbé GRÉGOIRE, adressée à William WILBERFORCE (1759-1833), Député Anglais, meneur du mouvement Abolitionniste. La Lettre écrite de la main du Secrétaire de l’Abbé Grégoire, qui l’a annotée et corrigée de sa main. Manuscrit de 5 pages (20 x 16 cm). Importante lettre qui fait suite a son livre paru en 1815: «De la traite et de l'esclavage des Noirs.» par un ami des hommes de toutes les couleurs (l’Abbé Grégoire): «J’avais formé, depuis quelque temps, monsieur, le dessein de m’adresser à vous avec la confiance que se doivent deux sincères amis de la Liberté lorsqu’un accident m’ayant privé de la faculté de me servir de mes yeux et d’écrire moi-même, je me suis vu forcé de remettre de jour en jour l’ouverture à laquelle M. CLARKSON (Thomas CLARKSON, Anglais, abolitionniste) m’a invité autant que votre réputation personnelle et les magnanimes services que vous avez rendue à «La Cause des Nègres» m’encourageait cependant, ma guérison trainant un peu, la session du Parlement d’Angleterre arrivant, et mes circonstances me faisant prendre la résolution d’entamer plutôt que plus tard la grande question de l’Abolition de la Traite, je me décide à vous adresser quelques lignes d’une main étrangère en réservant les explications ultérieures à une manière de correspondre plus libre et plus abandonnée. Au milieu des résistances et même des complots que la rage des planteurs suscite à ma motion et à mon individu, je ne crains pour le succès de notre cause que l’influence de ce déplorable argument. Si nous abolissons la traite, les Anglais en profiteront»; En vain, si je partageais ce préjugé de nation à nation qui ont fait inventer cette odieuse expression d’ennemi naturels, je ne pourrai pas souhaiter aux anglais un privilège plus fatal exclusif que celui de «la traite des nègres.»… L’Angleterre imitera infailliblement notre exemple ou plutôt concourra à l’extension de notre loi, si nous décrétons l’abolition de l’infâme pratique…. Prouverai-je que L’Abolition de La Traite n’est pas une mesure de choix mais elle devient inévitablement nécessaire celle des deux nations qui se sera laisser donner l’exemple, dès que le Décret sera porté chez ses voisins. Il m’est doux de croire, qu’un homme tel que Monsieur PITT doit dans une aussi grande évolution parlementaire et que si le parti qui lui ai opposé a crû l’embarrasser en compromettant sa popularité, soit envers les autres de la Liberté, soit encore les négriers de Bristol, Liverpool … a senti qu’il ne pouvait pas y avoir à balancer pour lui entre la clameur temporaire du commerce et l’impérissable gloire d’avoir fédéré la plus grande plaie qui afflige l’humanité et décidé l’une des révolution qui améliorera le sort de l’espèce humaine. Mais tout le monde n’a pas la même confiance dans l’opinion et monsieur PITT relativement à l’abolition de la traite, et les planteurs ont répondu avec une infernale activité et trop accrédité le bruit que le ministre anglais avait déjoué son adversaire en dirigeant au dehors la réclamation du commerce tandis qu’au parlement il se montrait ostensiblement l’ami des noirs… Ne pouvons-nous pas MM. Nous donner par votre organe des gages mutuels de confiance et de bonne foi. Vous êtes l’ami de Mr PITT et ce n’est pas une des moindres récompenses de sa vie. Je n’ai pas l’honneur de vous connaitre personnellement, mais vous êtes, si je puis parler ainsi, le père de la Révolution que je voudrais faire éclore en France, relativement au Commerce d’Afrique… Je serai ponctuel et même religieux dans l’observation de ce qui me sera prescrit. Je vous offre, Monsieur, de vous faire passer le projet de loi que je compte proposer à l’Assemblée Nationale, indépendamment des observations dont votre expérience et votre sagesse pourront enrichir. Vous me trouverez prêt à concilier avec vos localités, soit dans ce nouveau monde, soit en Afrique pour faire une loi qui corresponde parfaitement à la vôtre; enfin il n’est rien de plus sensible que le sensible WILDERFORT (William WILBERFORCE (1759-1833) n’ait droit d’attendre de ma déférence et de mon zèle et du respect avec les gens; je suis vôtre.»
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